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Quelque part, un hibou appelle dans le noir, Des chauves-souris voltigent sous les étoiles. Le ciel a déjà tiré son immense voile, Que parcours la reine de tous les vieux manoirs. Derrière la colline, vient une lueur. La lune, tel est son nom, vient de se lever !. Elle allonge les ombres, cherche a se lover, Courant sur les toitures, comme une rumeur. Transformant les chemins en serpents endormis, Elle les couvre des ombres de nos vieux chêne. Le faîtage des murs, brille comme une chaîne, Par la récente pluie, de la terre, amie. Les branches fleuries des vieux pruniers, se balancent Comme caressant le visage de la lune, Voulant offrir en cadeau, ses plus belles prunes. L'astre de lumière nous montre sa puissance ! Les champs d'herbes folles ondulent doucement, Comme une robe du soir, aux couleurs d'étain. Le regard s'accroche à l'horizon incertain, Que la brume recouvre prématurément. Le mouvement lent du bétail dans les prairies, Est le jeu nautique de lourds monstres marins, Ondulant dans l'épais brouillard, jusqu'au matin. Certains regrettant l'étable ou la bergerie... ! Le reflet de la lune dort sur les cours d'eau. A l'instant même, un poisson monte à la surface, Le globe doré, tremble, ondule et... se fracasse. Ces fragments liquides se recollent aussitôt. Chaque saison donne à la lune sa beauté. En hiver, petite, blanche, elle ourle les sillons, Fraîchement tracés par l'attelage, sous l'aiguillon. Bientôt reviendront les semailles, pour récolter. Elle parait trop lourde la saison des moissons, Dans un ciel liquoreux, vaporeux de chaleur. Enfin l'automne donne à la lune son heure ! D'une teinte orangée, sur un ciel de velours, Flamboyant les vieilles tuiles aux alentours, Jetant sur la forêt, sa belle pèlerine, Qui semble recouvrir toute la colline. La nature en fête, chante à l'unisson. Le grand vent, va très vite, dénuder les arbres Et pousser les nuages en lente traînée. Puis, viendront les instants des coins de cheminée, Ou le bon feu de bois efface le froid de marbre. |
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